
vendredi 28 janvier 2011
Baba-Yaga

samedi 4 décembre 2010
La Sorcière des Vosges

Lorsqu’Hubert arriva à la ferme, le jour touchait à son déclin ; la fête était dans tout son éclat, et la rabiote faisait retentir la grange de ses aigres symphonies.
Le Sagar s'arrêta, un peu embarrassé de faire son entrée au milieu du bal, et chercha du regard quelqu'un à qui il pût s'adresser.
Au même instant, une jeune fille, à demi cachée derrière la meule de foin achevée le jour même, se retourna et l'aperçut : c'était Charlotte qui venait de s'échapper de la fête pour soulager son cœur gonflé de larmes. Elle essuya rapidement ses yeux, refoula ses soupirs, tâcha de reprendre l'air calme et confiant qui donnait à son visage l'influence reposante d'un ciel serein, et s'avança vers son frère avec un sourire.
En la reconnaissant, Hubert fit un geste de satisfaction, courut à elle, et, sans prendre garde à son trouble, il lui demanda précipitamment et à demi voix où était Baptiste. Charlotte lui répondit qu'il était rentré un instant pendant les danses, mais qu'il venait de repartir de nouveau.
- Et sais-tu où il est allé ? demanda le Sagar.
- Je crois, balbutia la jeune fille, qu'il a pris... par la route de Luvigny.
- C'est cela, murmura Robert ; il sera retourné chez maître Debruat.
- Le notaire ! répéta Charlotte dont le visage s'illumina ; le croyez-vous, mon frère ?... Ah ! si c'était possible !
- J'en suis sûr reprit Hubert avec agitation ; il doit lui remettre une lettre.
- Ah ! vous me rappelez ! interrompit la jeune fille qui fouilla dans son corsage ; on en a apporté une pour vous.
- Pour moi ? Donne !
- Maintenant, je me souviens qu'elle est envoyée par le notaire.
Le sagar, qui avait parcouru le billet, ne put retenir une exclamation.
- Oui, s'écria-t-il, que l'enfer le confonde ! C’est bien de lui, et c'est ce que j'attendais ! les avertissements n'avaient pas menti ; la malédiction est sur moi.
- Qu'y a-t-il donc encore ? demanda Charlotte effrayée.
- Ce qu'il y a ? répéta Hubert les dents serrés. Eh bien... tu ne devines donc pas, malheureuse ?... Il y a que nous sommes de ceux qui sèment du froment et ne récoltent que de la litière ! que tous nos efforts ne rapportent que fatigue, et toutes nos espérances que regrets ! Il y a que le notaire me refuse le fonds des Aunes... vu qu'il aura trouvé sans doute meilleur fermier.
- Jésus ! Encore un malheur ! dit Charlotte en laissant couler ses lames, un peu pour le chagrin avoué par son frère, beaucoup pour celui qu'elle cachait elle-même.
- Oui, répéta Hubert qui relisait la lettre... Il me dit que je n'offre pas assez de garanties... que les terres pourraient souffrir entre mes mains... qu’il aime mieux les confier à un laboureur ! Oh ! Je comprends, je comprends ; quelqu'un de ceux qui voulaient la ferme lui auront parlé contre moi !... On lui aura répété que je n'avais ni argent, ni bonne volonté, ni vaillantise !... qui sait même si on ne m'aura pas fait une méchante renommée.
Charlotte se récria.
- Ah ! Qui pourrait avoir tant de mauvaiseté ! dit-elle.
- C'est ce que je saurai, murmura Hubert en repliant la lettre et la glissant dans la poche de son gilet. Par les plaies du Christ ! Je connaîtrai mon ennemi.
- Mais comment ? demanda la jeune fille.
- J'irai consulter la Marcou.
- Quand cela ?
- Tout de suite.
Charlotte parut frappée d'un trait de lumière.
- J'irai avec vous, dit-elle ; moi aussi je veux lui parler.
- En route alors, reprit le Sagar.
Et, sans se retourner vers la ferme où la musique et les cris de joie continuaient à se faire entendre, il se dirigea avec Charlotte vers le village dont le clocher pyramidait au loin dans les brumes du soir.
La route se fit en silence. Hubert repassait dans son esprit tous ses projets formés et détruits. Il s'arrêtait avec une complaisance amère sur son nouveau désappointement ; il en cherchait la cause et en désignait l'auteur ; il avivait sourdement sa colère en se promettant tout bas une vengeance qui pût le soulager enfin de tant d'échecs immérités. Charlotte, de son côté, pensait aux confidences d'Isabeau, partant tour à tour d'un doute à un autre, et ne pouvant ni repousser ni accueillir l'espérance. Quand ils arrivèrent au village la nuit était close. Le sagar connaissait la cabane, de la Marcou, et s'y rendit directement.
Elle était bâtie à l'écart, précédée d'une petite cour fangeuse que défendait un mur en pierre sèche, et désignée de loin par la carcasse d'une tête de cheval plantée au sommet du toit comme talisman ou comme épouvantail. La Marcou exerçait ostensiblement une profession étrange. Dont l'exercice est particulier aux Vosges, celle de jeteuse de liards ; mais on la soupçonnait d'y joindre une sorcellerie moins innocente et enseignée par le démon. Les vieillards, qui avaient conservé le souvenir des traditions, ne manquaient pas de faire remarquer qu'elle fuyait la société des femmes pour celle des chépés ; qu'on la voyait conduire sa vache à l'abreuvoir, un balai à la main, et qu'elle avait sur le visage les neuf signes du sabbat. Aussi Charlotte parut-elle un peu saisie en apercevant la cabane isolée. Elle ralentit le pas et demanda à demi voix à son frère s'il n'était point bien tard pour consulter la sorcière ; mais Hubert éprouvait une impatience mêlée de colère, qui l'aurait fait tout braver. Il continua sa route sans répondre traversa la cour et alla frapper à la porte de Marcou.
Après un moment, une voix cria de l'intérieur :
- Entre, Sagar ! Je t'attendais !
Hubert tressaillit, et sa sœur devint pale.
- Elle vous a reconnu sans vous voir ! dit-elle tout bas.
- C'est preuve qu'elle saura me dire ce que je veux savoir, répliqua Hubert, chez qui la curiosité dominait l'effroi. Et il entre.
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En prononçant ces mots, elle indiquait du regard une image grossière collée au mur, près d'un de ces petits bénitiers de faïence surmontés d'une croix. Hubert s'inclina en signe de respect, mais parut embarrassé. La demande qu'il voulait faire à la Marcou relevait bien un peu de ce qu'elle venait d'appeler la mauvaise magie, et il commença à craindre que la sorcière ne s'en tint pour offensée. N'osant donc la faire de prime abord, il la pria, après quelques instants d'hésitation, de jeter le liard pour lui faire connaître le moyen de vaincre la mauvaise chance qui le poursuivait.
- Soit fait selon ton désir, dit la vieille, au nom de Dieu et en ta propre intention.
Elle referma alors la porte au verrou, prit un plat de terre qu'elle remplit d'eau, fit le signe de la croix, murmura quelques conjurations ; puis, la main gauche appuyée sur le balai et un genou en terre, elle se mit à murmurer à voix basse la litanie des saints, en jetant à chaque nom, dans l'eau consacrée, un liard qui lui rejaillissait dans la main. Enfin, au nom de saint Jean, le liard s'élança par-dessus son épaule, et alla rebondir à la muraille.
Aussitôt elle se redressa.
- Tu as ta réponse, dit-elle à Hubert ; le liard t'ordonne de faire un pèlerinage à la chapelle de saint Jean ; et, comme il a ressauté cinq fois, il t'avertit de présenter les cinq offrandes, c'est-à-dire la cire, la toile, l'argent, les œufs, et les oignons.
- Est-ce tout ? demanda le Sagar.
- Sauf une messe que tu ajouteras au commencement de chaque saison.
Hubert la remercia, et lui mit dans la main une pièce d'argent. Le don était sans doute le plus riche qu'elle ne s'y attendait, car ses traits durs s'éclairèrent, et elle sourit au frère de Charlotte.
- Bien, bien, dit-elle en faisant disparaître la pièce de monnaie ; celui qui récompense sera récompensé ! Suis l'ordre du liard, et le mauvais sort qu'on a jeté sur toi s'en ira en fumée.
- C'est donc vrai qu'on me l'a jeté ? demanda le Sagar.
- La vieille fit un signe affirmatif.
- Et que j'ai un ennemi qui me poursuit pour prendre tout mon bonheur ?
- Tous les chrétiens en ont un, répliqua la sorcière.
- Mais on peut le connaître, ajouta Hubert plus bas ; vous avez ce pouvoir, la Marcou ?
Elle voulut protester.
- Vous l'avez, interrompit-il avec énergie ; l'anabaptiste qui est mort il y a un an vous a légué le miroir de magie où l'on peut voir celui qu'on cherche, voleur ou ennemi ! Laissez-moi y regarder, et ceci vous appartient. Il présentait tout l'agent remis par Mme Fournier et sa compagnie : les yeux de la vieille femme étincelèrent.
- Tout ! répéta-t-elle en allongeant ses doigts crochus comme des serres de vautour.
- Tout, dit le Sagar qui faisait sonner les pièces dans le creux de sa main.
- On ne peut te résister, mon fils, s'écria la vieille ; donne, donne !
- Quand j'aurai vu, répliqua Hubert qui retint l'argent avec une certaine méfiance.
- Viens donc, dit la Marcou ; mais là, au fond : le miroir ne peut être vu par deux êtres baptisés à la fois.
Elle entraîna le Sagar aux pieds du lit, derrière un grand rideau de coutil bleu, tandis que Charlotte restait assise à la même place et toute saisie. Il y eût une assez longue pause pendant laquelle la sorcière se mit à murmurer des paroles confuses.
- Vois-tu ? demandait-elle par intervalle.
- Pas encore, répondit Hubert.
Mais tout à coup il poussa un cri :
- Je vois ! Je vois ! dit-il. Ah ! Damnation ! Je m'en doutais.
- Ne le nomme pas, ou tout est perdu ! interrompit la sorcière.
- Non, non ! s'écria le Sagar, vous avez raison ; mais je l'ai vu, j'en suis sûr ; c'est lui... Prenez, prenez, la Marcou ! Ah ! J’en sais assez maintenant !
Il avait jeté l'argent dans le tablier de la vieille, et se précipita hors de sa cabane. Charlotte effrayée s'élança sur ses pas ; mais il avait déjà disparu. Il courait vers Luvigny, dans une sorte d'égarement de rage, en murmurant des mots entrecoupés.
- Lui ! Toujours lui ! répétait-il... Partout avant moi pour me dépouiller !... L'autre année, c'étaient les bois de la petite Combe qu'il m'enlevait... puis ça été l'entreprise de charroi pour la fabrique... aujourd'hui, c'est le fonds des Aunes !... En voilà assez !... Tant qu'il sera là, le mauvais sort me tiendra à la gorge... la Marcou l'a bien dit... par la vraie croix ! Il faut en finir !
Comme il prononçait ces derniers mots, il arriva devant la porte du notaire et heurta quelqu'un qui venait de passer le seuil. Son nom répété avec une expression joyeuse lui fit relever la tête : c'était le jeune fermier. A sa vue il poussa un cri,
- Toi ! dit-il en serrant son bâton. Ah ! C’est le bon Dieu qui te met sur mon chemin ! D'où viens-tu ?
- Ne le voyez-vous pas ? répliqua gaiement Baptiste je viens de chez M. Debruat.
- Payer la ferme du fonds des Aunes, n'est-ce pas ? s'écria le Sagar.
- Tiens ! Vous savez la chose ! répliqua le fermier.
- Et tu as réussi ? demanda Hubert, la voix étranglée.
- Voilà le bail ! s'écria joyeusement Baptiste en agitant un papier plié en quatre.
Le coupeur de bois recula.
- Par le vrai Dieu ! Tu n'en profiteras pas ! s'écria-t-il hors de lui.
Et, levant à deux mains son bâton de houx, il en asséna au jeune homme un coup terrible. Baptiste tomba tout étourdi.
Hubert allait redoubler, quand Charlotte se précipita entre eux avec un grand cri, et jeta ses deux bras au cou de son frère. Celui-ci fit un effort pour se dégager.
- Laisse ! répétait-il, fou de colère ; sur ta vie, laisse ! Il faut que j'en finisse avec le brigand...
- Ecoutez-moi ! répondait la jeune fille qui continuait à le retenir... Hubert... malheureux ! que t'a-t-il fait ?
- Tu le demandes ! s'écria le Sagar, quand il vient de m'ôter ma dernière espérance... le bail du fonds des Aunes.
- Moi ! dit Baptiste qui revenait à lui. Hélas ! Pauvre homme ! Je vous l'apportais.
Le Sagar se retourna.
- Que dis-tu là ? demanda-t-il en tressaillant.
- Je dis, reprit le fermier, qu'après avoir lu, par erreur, le billet qui vous refusait le fermage, j'ai heureusement rencontré une brave bourgeoise qui connaissait M. Debruat, et qui a consenti à lui écrire ; si bien qu'il m'a accepté pour caution, et que je courais vous porter votre titre de fermier du fonds des Aunes.
Il tendait le papier timbré à Hubert, qui le prit machinalement, s'approcha de la fenêtre du rez-de-chaussée, à travers laquelle brillait la lampe du notaire, et lut son nom en tête de l'acte. Là où il avait soupçonné la concurrence acharnée d'un voisin, il n'y avait eu que le zèle d'un ami.
Le reste se devine sans que nous ayons besoin de le dire. Après les témoignages de repentir du Sagar, et le généreux pardon de Baptiste, tous deux regagnèrent la ferme, où l'explication se compléta. Le jeune homme avoua à Hubert que son dévouement, dans toute cette affaire, n'avait point été aussi désintéressé qu'il pouvait le croire, et qu'il avait surtout voulu, en servant le frère, s'assurer l'amitié de la sœur. Charlotte, saisie de ce bonheur inespéré, se jeta dans les bras du Sagar, qui tendit les deux mains à Baptiste en maudissant la sorcière dont les mensonges avaient failli les perdre tous. Mais le fermier l'arrêta.
- Pardonnez-lui, dit-il doucement ; elle est vieille, elle est pauvre, et vous l'avez tentée ! La vrai cause de tout le mal est dans l'idée que les hommes peuvent connaître ce que Dieu a voulu cacher. Croyez-moi, mon frère, ne vous inquiétez plus de visions ni de sorcières ; contentez-vous de vivre honnêtement sous les commandements du Maître du ciel et de votre conscience.
- Pour ma part, c'est ce que je ferai désormais, ajouta Charlotte en riant, ne fût-ce que pour éviter l'application du proverbe de la montagne, qui dit « qu'il faut moins se défier des esprits que des gens qui n'en ont pas. »
mercredi 17 février 2010
Légende Hindou...
Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci :
Alors les dieux répliquèrent :
Mais Brahma répondit à nouveau :
Alors les dieux mineurs conclurent :
Alors Brahma dit :
Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.
mercredi 16 décembre 2009
Diane / Artémis

Quand elle fut en âge de satisfaire ses goûts d'indépendance, elle alla trouver son père, lui fit part de ses intentions et le pria d'en favoriser l'essor. Jupiter l'écouta : "D'abord, dit-elle, ne me parlez pas de mariage ; je n'en veux à aucun prix. Je veux être libre de circuler à ma fantaisie, à travers les forêts et les plaines, gravir les monts escarpés...etc"
Témoin des douleurs maternelles de Latone, elle conçut une telle aversion pour le mariage qu'elle demanda et obtint de Jupiter la grâce de garder une virginité perpétuelle comme Minerve, sa soeur. Jupiter l'arma lui-même d'un arc et de flèches et la fit Reine des Bois. Il lui donna un cortège de soixante nymphes appelées Océanies et de vingt autres nommées Asies dont elle exigeait une inviolable chasteté.
C'est pour cette raison que ces deux déesses reçurent de l'oracle d'Apollon le nom de Vierges blanches.
Suivant la tradition la plus courante, Diane est sœur jumelle d'Apollon. Ainsi que son frère, elle est une divinité de la Lumière, mais de la lumière lunaire. Les Romains l'adoraient principalement comme déesse de la chasse et comme présidant à la naissance.
Cette déesse est sévère, cruelle. Elle sévit sans pitié contre tous ceux qui ont provoqué son ressentiment. Elle n'hésite pas à détruire leurs moissons, à ravager leurs troupeaux, semer l'épidémie autour d'eux, à humilier, faire périr même leurs enfants. À la prière de Latone, sa mère, elle se joint à Apollon, pour percer de ses flèches tous les enfants de la malheureuse Niobé, qui s'est vantée de sa plus nombreuse descendance. Elle traite ses nymphes avec la même rigueur, si elles oublient leur devoir.
- En s'associant à son frère jumeau Apollon elle se venge de Niobé, reine de Thèbes (fille de Tantale et épouse d'Amphion, roi de Thèbes). En mettant au monde sept (ou six) garçons et sept (ou six) filles, Niobé se vante d'être plus féconde que leur mère Léto ; Artémis et Apollon tuent par leurs flèches transperçantes six filles et six garçons de Niobé et seulement deux enfants parviennent à s'enfuir. Niobé, désespérée, s'enfuit pour se réfugier à Sipyle en Lydie, en Asie-Mineur, chez son père ; là elle est transformée en une pierre coulant des larmes jour et nuit.
- Actéon, fils d'Aristée, Chiron lui enseigne tous les secrets de la chasse. Malheureusement, Actéon, en poursuivant, avec sa meute de chiens, un gibier sur le mont Citnéron, il surprend Artémis et ses compagnes nues, se baignant près d'une source ; Artémis, mécontente et craignant qu'il se vante qu'elle s'est montrée nue en sa présence, elle le transforme en jeune cerf en lui jetant de l'eau au visage, puis elle laisse ses propres cinquante chiens, qu'ils ne le reconnaissent plus, de le poursuivre et le dévorer.
- Artémis exigeait de ses compagnes une parfaite chasteté, pour cela elle change sa suivante Callisto en ourse, pour la punir d'avoir perdu sa virginité avec Zeus et d'avoir porté un enfant de lui, puis Artémis fait appel à ses chiens pour la traquer et la tuer, mais Zeus la protège en la plaçant sur la voûte céleste parmi les étoiles. Pour d'autres, Callisto, après avoir été auparavant métamorphosée en ourse par Zeus, Artémis la transperce sans pitié de ses flèches suite à une erreur de chasse provoquée par la jalouse Héra, épouse de Zeus.
Artémis, pour aider son frère Apollon, perce de ses flèches l'infidèle Coronis, la mère d'Asklépios.
Dans l'épopée de la guerre de Troie, Artémis empêche temporairement le départ des flottes des armées grecques vers la ville de Troie en levant des vents contraires car elle se juge offensée par le roi Agamemnon qui a tué une biche dans un de ses sanctuaires (ou selon d'autres versions, Agamemnon s'est vanté d'être plus adroit à la chasse que la déesse elle-même ou un meilleur arché qu'elle). En interrogeant les oracles, Agamemnon apprend que pour lever cette sanction divine, il doit sacrifier sa fille Iphigénie à Artémis. Pressé dans son entreprise guerrière, Agamemnon accepte ce sacrifice mais heureusement, au dernier moment, Artémis sauve Iphigénie en lui substituant, sur le bûcher, une biche ; elle la transporte dans les airs et elle fait d'elle sa prêtresse en Tauride (Crimée).
Artémis envoie un terrible sanglier qui dévaste le royaume de Calydon, parce que son roi Œnée, lors d'un sacrifice offert à toutes les divinités d'Olympe pour les remercier d'avoir donné de bon récoltes, il avait oublié de lui consacrer une partie de ses récoltes.
Une ourse était entrée dans son enceinte sacrée près d'Athènes et elle avait été apprivoisée par les visiteurs du temple ; un jour, l'ourse, ne pouvant plus, elle griffe une petite fille, qui ne cessait pas de l'agacer. Les frères de la petite fille, furieux, tuent la bête ; Artémis se juge offensée dans son propre sanctuaire, alors elle se venge en dévastant la cité d'une peste. Suite à cette sanction divine, les fillettes d'Athènes viennent au temple d'Artémis apprendre à être sages « faire l'Ourse », en courant et dansant, torches en mains, pour la Déesse.
Elle habite dans des régions portant en grec le nom d'eschatiai : les extrémités, les confins extrêmes des territoires des hommes, les limites du territoire cultivé et de l'espace sauvage, les frontières entre la Civilisation et de la Sauvagerie ; dans les montagnes, les bois et les sombres forêts, la où elle chasse les animaux sauvages ; elle descend aussi vers l'Océan, vers les embouchures des fleuves, les lagunes et les marécages (déesse des marécages ou Limnatis) et les bords des lacs et des fleuves. La nuit, elle danse avec ses Nymphes, sur la prairie.
Déesse de la chasse et de la nature sauvage, « Dame des fauves » d'après Homère dans l'Iliade ; elle est belle, chaste, vierge et farouche, avec des grands talents de chasseresse (particulièrement les cerfs), on la représente le plus souvent, court vêtue, armée d'un arc et de flèches forgés par Héphaïstos, elle est souvent accompagnée d'une biche, d'un cerf ou d'un chien, ou encore d'une meute de chiens offerts par Pan (trois chiens aux oreilles coupées, deux bigarrés et un tacheté, puis sept lévriers de Spartes).
Comme son frère Apollon, elle a différents noms :
- sur la terre, elle s'appelle Diane ou Artémis
- au ciel, la Lune ou Phébé
- aux Enfers, Hécate
Son temple le plus célèbre était incontestablement celui d'Ephèse. Durant deux cent vingt ans, toute l'Asie concourut à le construire, l'orner et l'enrichir. Les immenses richesses qu'il contenait furent sans doute la cause des différentes révolutions qu'il éprouva. Ou prétend qu'il fut détruit et reconstruit sept fois. Cependant l'histoire ne mentionne que deux incendies de ce temple : le premier par les Amazones, le second par Erostrate, la nuit même où naquit Alexandre. Il fut entièrement détruit l'an 263, sous l'empereur Gallien.
dimanche 29 novembre 2009
Le diamant et la goutte de rosée

Le lapin qui voulait être roi

Chemin faisant, il rencontra l'écureuil qui perché sur la plus grosse branche d'un chêne l'interpella :
Alors les gardes s'emparèrent des petits lapins et les enfermèrent dans leurs terriers. Ils montèrent la garde ! Le roi petit lapin resta tout seul dans la clairière des petits lapins. C'était bien beau d'être devenu le roi mais il s'ennuyait. Que pouvait-il faire à présent ? Il chercha, chercha et finalement, il trouva une balle dans les fourrés.
Vite, il courut vers les terriers des petits lapins tout excité. Il criait :
Alors tout le monde cria :
vendredi 5 juin 2009
L'aiguille à repriser

mercredi 13 mai 2009
Frérot et soeurette

Quand vint le jour, ils allèrent par champs, prairies, carrières et lorsqu’il plut, soeurette déclara : "Dieu et nos coeurs pleurent ensemble !" Le soir, ils arrivèrent dans une grande forêt et étaient si fatigués de gemissements de faim et du long chemin, qu’ils s’assirent et s’endormirent dans le creux d’un arbre.
Soeurette fondit en larmes après la transformation de Frèrot tandis qu’en pleurant le chevreuil vint s’assoir tristement près d’elle. La fillette confia enfin ; "Calme, cher Chevreuil, jamais je ne te quitterai." Puis elle dénoua le ruban doré de ses soquettes et le lui mit autour de l’encolure, arracha quelques joncs les tressa pour en faire une cordelette qu’elle attacha à l’animal puis le guida plus profondément dans la forêt.
Chaque matin elle sortait et rapportait des racines des baies et des noisettes et pour le chevreuil, elle ramenait de l’herbe fraîche et grasse qu’il lui mangeait dans la main, c’était un plaisir et il jouait autour d’elle. Le soir, lorsque soeurette était fatiguée et après avoir dit ses prières, elle posait sa tête sur le dos du chevreuil, cela faisait comme un coussin sur lequel elle pouvait paisiblement s’endormir. Si seulement Frèrot avait eu une apparence humaine, ç’aurait été une vie magnifique.
Ils restèrent isolés très longtemps.
Mais Sœurette s’effraya lorsqu’elle vit que son frère était blessé. Elle essuya le sang et le pansa avec des herbes et lui dit : -"Vas sur ta couche, cher chevreuil, afin que tu guérisses vite." La blessure était si légère qu’au lendemain, le chevreuil ne ressentait plus rien. Et quand il entendit dehors la chasse reprendre, il déclara : -"Je ne peux plus tenir, il faut que j’y sois, et personne ne pourra m’avoir." Sœurette fondit en larmes et dit : -"Ils vont te tuer et je resterai, ici, seule dans la forêt, abandonnée du monde, je ne te laisserai pas sortir. -"Et je mourrai d’ennui" répondit le chevreuil, "quand j’entends le son du cor, je dois sauter dans mes bottes !" Alors Sœurette ne put rien n’y faire et referma la porte sur lui avec le cœur gros. Le chevreuil en pleine forme, bondit joyeusement vers la forêt.
Lorsque le roi l’aperçut, il ordonna à ses chasseurs : -"Poursuivez le tout le jour, jusqu’à la nuit, mais sans le blesser."
Le roi prit la belle jeune fille sur son destrier et la mena en son château, où les noces furent fêtée en grandes pompes, elle était maintenant la Reine, et ils vécurent de longues années de plaisir ensemble ; le chevreuil était entretenu et soigné, il bondissait ici et là dans le parc du château...
samedi 18 avril 2009
La Plume et l'Encrier

La légende de Sesostris

Cette image de Sesostris est manifestement un amalgame de plusieurs pharaons guerriers de l'histoire égyptienne.En dernière analyse cependant, elle remonte au trois pharaons de la XIIe dynastie nommés en égyptien Senouosret. Les affaires étrangères occupèrent une bonne part de leur règne. Sesostris Ier repoussa les frontières sud de l'Egypte et lança des incursions contre les Lybiens. Sesostris II développa les échanges commerciaux avec la Nubie et les Etats d'Asie occidentale. Sesostris III fit personnelement campagne en Asie. Depuis le cordon de forts commencé par ses prédécesseurs sur la frontière méridionale et achevé par lui, il se livra à de nombreuses avancées en Nubie. Apparemment, il obtint assez de succès au cours de ces expéditions pour se gagner durablement, dans le Sud, la réputation d'un dieu.
Déjà déifié à la fin du Moyen Empire, Sesostris III recevait encore un culte de la part de ses grands successeurs, les grands pharaons guerriers des XVIIIe et XIXe dynasties, y comprit Touthmosis III et Ramsès II (dont les hauts faits contribuèrent de plus belle à la légende de Sesostris). Le récit vivant et personnel que Senouosret III a fait de ses exploits survit sur une tablette de pierre, spécialement commandée par le roi pour les immortaliser.
Lila la petite étoile filante

Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de Lila ; elle avait 45000 millions d’années et elle était enfin majeure ! Papa et maman avaient donc décidé de lui offrir un joli cadeau, un cadeau spécial.
La famille de Lila, depuis la nuit des temps, avait pour mission de faire plaisir aux « gens d’en bas », les terriens, ces curieux humains capables du meilleur comme du pire ! Ces hommes et ces femmes étaient parfois tellement surprenants, amusants souvent, mais surtout très attachants ! Lila et sa famille aimaient beaucoup les regarder vivre et se plaisaient à remplir fidèlement leur mission en leur offrant moult présents ! De jolis rêves, de belles pensées, un cœur léger, des sourires et des rires … tout plein de petits bonheurs quotidiens illuminant les visages des terriens.
Lila était aux anges ! Ses parents lui avaient confié une mission de taille ! Jusqu’à présent, c’était Tatie Maya qui s’occupait de tout cela ! Et aujourd’hui, c’était elle qui reprenait le flambeau ! « Tu commenceras dès demain ! » dit papa ! « Mais rassure-toi, Tatie Maya t’aidera dans les premiers jours et te montrera comment faire ! »
Le choix de Lila se porta sur Timothée, petit garçon irlandais aux cheveux tout roux ; sa frimousse était parsemée de tâches de son et ses grands yeux verts brillaient de malice. Timothée avait 8 ans et aujourd’hui, il avait soigné sa maman malade ; il lui avait préparé un peu de soupe pour l’aider à reprendre des forces, lui avait joué un petit air de violon pour la consoler car il savait que sa maman adorait la musique, et lui avait remonté ses couvertures pour qu’elle n’ait pas froid. Un vrai petit homme. Lila avait été touchée par ce petit garçon qui avait veillé avec beaucoup de soin sur sa maman.
Lila sentit son cœur se serrer ; elle était émue ... Comment de si petits êtres pouvaient être aussi forts, aussi courageux ? Décidément, ces humains étaient fort étonnants ! Elle adorait sa mission, ce rôle si agréable qu’on lui avait confié et elle avait déjà bien hâte d’être à demain pour combler le cœur d’un nouvel enfant. Fatiguée de cette première journée pleine d’émotions, Lila se mit au lit ; elle s’allongea sur son petit nuage de coton tout moelleux, se cala contre son doudou, Atmosphère, tapota son oreiller et s’endormit paisiblement, heureuse d’avoir rempli de bonheur le cœur d’un petit.
« Fais de jolis rêves Lila et à demain » … lui susurra le vent. La morale de cette comptine, vous l’aurez compris, c’est que ce monde serait bien triste sans enfant. Leurs sourires n’ont pas de prix … Protégeons-les.
mardi 7 avril 2009
La jeune fille sans mains

La somme était considérable. Ceux à qui elle s’adressait étaient pauvres ; ils acceptèrent.
Les hommes se récrièrent.
Les voilà donc partis avec la jeune fille. On lui dit qu’il s’agissait de faire un petit voyage dans l’intérêt de sa santé. Elle fut bien un peu étonnée du choix de ses deux compagnons de voyage, mais le plaisir de voir du nouveau lui fit oublier cette circonstance. Elle les suivit donc sans inquiétude.
Quant à eux, ils ne laissaient pas d’être troublés. La jeune fille s’était toujours montrée bonne pour eux ; elle leur avait rendu divers petits services ; il était bien pénible d’avoir à lui ôter la vie.
On tue un chien, on lui enlève le coeur ; cela suffira. Quant aux mains, il faut bien se résoudre à les lui couper.
On se procure d’abord de cette herbe qui arrête le sang ; puis, l’opération faite, on bande les deux plaies avec la chemise de la jeune fille ; on emporte les mains et on abandonne la malheureuse victime dans le bois, après lui avoir fait promettre de ne jamais revenir dans le pays de sa mère.
On remarque ces fruits mordillés. Presque tous ceux d’un poirier y ont déjà passé. On se demande qui a pu faire cela ; un oiseau peut-être, mais encore quel oiseau ?
On fait le guet. Aucun gros oiseau ne se montre ; mais on aperçoit une jeune fille qui, ne se croyant pas observée, grimpe dans les arbres fruitiers. On la suit des yeux pour voir ce qu’elle fera. On la surprend mordillant les fruits.
Celui qui l’avait surprise était le fils de la maîtresse du château. La mutilation qu’on avait fait subir à la jeune fille n’avait pas altéré sa beauté, la souffrance lui avait même donné quelque chose de plus séduisant.
Il fit ce qu’il avait dit ; il amena la jeune fille à ses parents. Grand fut l’étonnement quand on la vit sans mains.
On lui demanda la cause de cette mutilation.
Elle répondit de manière à ne compromettre personne : elle ne se croyait pas encore assez loin pour que sa mère ne pût apprendre de ses nouvelles ; elle savait que dans ce cas ceux qui l’avaient épargnée seraient traités sans pitié, et elle supplia ceux qui l’interrogeaient de lui permettre de rester cachée.
Mais cela ne faisait pas l’affaire du jeune homme, qui s’était épris d’elle et désirait l’épouser. Sa mère combattit cette idée ; elle ne voulait pas d’une belle-fille sans mains, d’une bru qui lui donnerait peut-être des petits-enfants sans mains comme elle ! Le fils insista, et il insista tellement que sa mère lui dit :
Quelques mois après un serviteur vint lui apprendre que sa femme lui avait donné deux beaux garçons ; mais il l’engagea à revenir au plus tôt, parce que sa famille était mécontente qu’il eût épousé une femme sans mains.
Revenir, il ne le pouvait pas ; mais il écrivit à sa femme une lettre des plus aimables et une autre à sa mère, où il lui recommandait d’avoir bien soin de sa femme bien-aimée.
Mais, loin d’en avoir soin, on cherchait à s’en débarrasser. On écrivit au jeune marié que sa femme était accouchée de deux monstres. On s’empara des lettres qu’il avait écrites à sa femme et on en substitua d’autres dans lesquelles on lui faisait prononcer des accusations abominables contre elle et dire qu’il fallait qu’elle fût bien coupable, puisque Dieu, au lieu d’enfants, lui avait envoyé deux monstres. On finit par persuader à la jeune femme, à force de lui répéter, qu’après ces lettres il serait imprudent à elle d’attendre le retour de son mari, qui serait capable de la tuer, et que le meilleur pour elle c’était de s’en aller.
Elle se laisse persuader ; on lui donne quelque argent ; elle s’habille en paysanne et la voilà partie avec ses deux enfants dans un bissac, l’un en avant, l’autre en arrière ; mais sa mutilation la rendait maladroite ; en se penchant pour puiser de l’eau dans une fontaine, elle y laissa tomber un de ses enfants. Comment le retirer, puisqu’elle n’avait pas de mains ?
Elle adressa à Dieu une courte mais fervente prière, puis elle enfonça ses deux bras, ses deux moignons, dans la fontaine pour tâcher de rattraper l’enfant. Elle le rattrapa, en effet, et, en lui ôtant ses habits mouillés, elle s’aperçut que ses deux mains avaient repoussé ; Dieu avait entendu la prière de son amour maternel et lui avait rendu les membres qu’elle avait perdus.
Elle put dès lors travailler de ses mains et gagner la vie de ses deux enfants. Elle vécut ainsi douze longues années.
Sa mère fut tellement furieuse de voir que, malgré tout ce qu’on lui avait dit contre sa femme, il l’aimait encore, qu’elle faillit se jeter sur lui pour le battre.
Il la laissa dire et demanda qu’on lui rendit sa femme. Le fait est que personne ne savait ce qu’elle était devenue. Il pensa qu’elle ne devait pas être morte cependant, et il se mit en voyage, décidé à la retrouver en quelque endroit qu’elle se fût retirée.
Il s’adressait à tout le monde pour avoir des renseignements. Il rencontra un jour un petit garçon, éveillé et intelligent, qui l’intéressa ; il lui demanda quelle était sa maman. L’enfant répond que sa maman a été longtemps sans mains ; qu’il a un frère du même âge que lui et, apercevant son frère, il l’appelle.
Le second enfant était aussi aimable et aussi intelligent que le premier. Le voyageur les interroge sur leur vie passée. Tous les renseignements coïncident, il ne doute pas qu’il n’ait retrouvé sa famille.
La mère, qui était à un étage supérieur, s’empresse de descendre. Il la reconnaît tout de suite, malgré ses douze années de séparation. On s’explique, on s’embrasse, on retourne au pays, on se réinstalle au château. Réconciliation générale. Pas pour tous, cependant. La méchante mère, qui avait froidement ordonné de mettre sa fille à mort, fut enfermée dans un souterrain et dévorée par les bêtes.
