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samedi 25 octobre 2008

Les Muses

Ce sont les filles de Zeus et de Mnémosyne, la déesse de la mémoire et du souvenir.
Pour les psychologues, la mémoire représente la conquête progressive et difficile par l'homme de son passé individuel (l'histoire, pour un groupe social, de son passé collectif). Or très vite la mémoire a été sacralisée en Grèce et une vaste mythologie de la réminiscence s'est élaborée dans les temps archaïques. Donc, dans le panthéon grec, figure entre autres allégories, une divinité qui représente une fonction psychologique : Mnémosyne, la mémoire (cf. aussi Éros, l'Amour, Aïdos, la Pudeur, Pistis, la Confiance, etc.) ; mais la sacralisation de la mémoire prouve le prix qui lui est accordé dans une civilisation de tradition d'abord purement orale avant la diffusion de l'écriture.
Mnémosyne avec ses filles, les Muses, dont elle conduit le choeur, préside à la fonction poétique. Pour les Grecs, en effet, sans intervention divine, nul ne peut être poète, la poésie constituant une des formes de la possession et du délire divins. Inspiré donc par la divinité, le poète (comme le devin) découvre, dans une sorte de révélation, les réalités qui échappent au regard du commun des mortels, réalités qui concernent le passé et l'avenir. En fait, le poète, par la mémoire, se transporte presque uniquement vers les événements anciens (le devin se projette plutôt vers l'avenir) auxquels il assiste pour ainsi dire de l'intérieur. Il y a là comme une sorte de "devoir de mémoire", un message sacré dans cette recherche des origines : les Muses et leur mère chantent le monde en commençant par le commencement : apparition du monde, genèse des dieux, naissance de l'humanité...). Le passé ainsi dévoilé est la source du présent et aide à découvrir la réalité primordiale qui permet de comprendre le monde et son devenir dans son ensemble.
Les Muses sont particulièrement honorées en Piérie, lieu de leur naissance, au Nord du mont Olympe qui est aussi leur demeure ; d'où leur surnom de Piérides. Elles étaient également honorées en Béotie, sur le mont Hélicon, dans les vallons duquel Apollon menait, disait-on, leur choeur.
Les Muses sont au nombre de neuf et charment le monde de leurs chants. Elles sont source de bonheur et de sagesse.
Clio ; son nom est à rattacher au nom grec kléos, le renom, la gloire. D'abord muse de l'épopée, elle est devenue celle de l'histoire, qui immortalise la gloire des grands hommes. Unie à Piéros (de Thessalie) elle aurait donné naissance à Hyakinthos.
Euterpe, dont le nom signifie "qui réjouit, qui charme" (eu + terpô) est la muse de la musique et du chant. Unie au fleuve Strymon (fleuve de Thrace) elle aurait donné naissance à Rhésos, roi de Thrace.
Thalie dont le nom vient d'une racine grecque signifiant "pousser abondamment, croître", idée associée également à celle de fête, joie, etc. C'est la muse de la comédie. Primitivement elle était la muse de la poésie pastorale. Aimée d'Apollon, elle aurait donné naissance aux Corybantes
Melpomène, "la chanteuse", d'abord muse du chant puis de la tragédie (ou de toute poésie grave et sérieuse). Unie au fleuve Achéloos elle aurait donné naissance aux Sirènes.
Terpsichore, dont le nom signifie "qui aime la danse (et les chants)" ; on retrouve dans son nom la même racine (verbe terpô, charmer) que dans le nom de sa soeur Euterpe.
Érato porte en son nom la racine du verbe grec signifiant "aimer" (erann) ; elle est la patronne de l'élégie amoureuse et se trouve donc en harmonie avec le mois voué à Vénus, le mois d'avril.
Polymnie (ou Polhymnie), dont le nom signifie l'abondante variété des rythmes".
Uranie, dont le nom est clairement issu de Ouranos (l'univers) est considérée comme la muse de l'astronomie.
La première née s'appelle Calliope dont le nom signifie "à la belle voix" ; c'est la muse de la poésie épique et de l'éloquence. La tradition en fait la mère du poète Orphée. On dit aussi que Calliope fut désignée par Zeus pour arbitre dans la dispute qui opposa Perséphone et Aphrodite pour la garde d'Adonis : Calliope aurait accordé, par un jugement à la Salomon, six mois de garde à Perséphone et six mois à Aphrodite. Celle-ci, furieuse de devoir partager Adonis, fit naître dans le coeur des femmes de Thrace une telle passion pour Orphée, fils de Calliope, que, dans leur avidité à le posséder, elles le mirent en pièces.
Pour terminer, les Muses apparaissent et ne sont citées que rarement ensemble sauf lorsqu'on les voit chanter un thrène aux funérailles d'Achille (Homère, Odyssée) ou dans le récit du Thrace Thamyris (Homère, Iliade).
Si l'on veut suivre la postérité des Muses dans la littérature, on s'apercevra que les Muses, dans leur ensemble ou sous le terme générique de "Muse" restèrent, pendant longtemps, le symbole de l'inspiration poétique.
On vit même apparaître une "dixième muse", désignant toute femme qui cultive avec succès la poésie (c'est ainsi que les Anciens désignaient la poétesse Sapho).
Puis le terme "muse" (sans majuscule) a désigné les belles lettres et particulièrement la poésie, comme dans l'expression "cultiver les muses" ; le terme peut désigner aussi le génie particulier d'un poète.

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