il en prit les cordons avec ses deux pattes de devant, et s'en alla dans une garenne où il y avait grand nombre de lapins. Il mit du son et des lasserons dans son sac, et s'étendant comme s'il eût été mort, il attendit que quelque jeune lapin peu instruit encore des ruses de ce monde, vint se fourrer dans son sac pour manger ce qu'il y avait mis. À peine fut-il couché, qu'il eut satisfaction; un jeune étourdi de lapin entra dans son sac, et le maître chat tirant aussitôt les cordons le prit et le tua sans miséricorde. Tout fier de sa proie, il s'en alla chez le roi et demanda à lui parler. On le fit monter àl'appartement de sa majesté où, étant entréil fit une grande révérence au roi, et lui dit:dimanche 30 novembre 2008
Le chat botté
il en prit les cordons avec ses deux pattes de devant, et s'en alla dans une garenne où il y avait grand nombre de lapins. Il mit du son et des lasserons dans son sac, et s'étendant comme s'il eût été mort, il attendit que quelque jeune lapin peu instruit encore des ruses de ce monde, vint se fourrer dans son sac pour manger ce qu'il y avait mis. À peine fut-il couché, qu'il eut satisfaction; un jeune étourdi de lapin entra dans son sac, et le maître chat tirant aussitôt les cordons le prit et le tua sans miséricorde. Tout fier de sa proie, il s'en alla chez le roi et demanda à lui parler. On le fit monter àl'appartement de sa majesté où, étant entréil fit une grande révérence au roi, et lui dit:mardi 25 novembre 2008
Le fantôme de l'opéra
Résumé: Christine Daaé est une jeune chanteuse inexpérimentée qui est engagée à l’Opéra Garnier grâce à une recommandation du comte de Chagny. La Carlotta, la Diva et épouse du nouveau directeur, refuse de lui faire intégrer les chœurs et la relègue à la lingerie. Christine apprend que le bâtiment est « hanté » par un obscur personnage que l’on surnomme « le fantôme » et qui donne depuis des années toutes les directives pour gérer l’opéra, et assassine froidement quiconque ose s’opposer à sa volonté, ou quiconque voulant découvrir son identité. La nouvelle direction n’entend cependant pas les choses de cette oreille, et décide d’y mettre rapidement bon ordre. Mais le fantôme, insaisissable, reste une énigme et tous sont obligés de se plier… Le fantôme entre-temps, a découvert la jeune Christine et lui propose de devenir son professeur de chant. Pleine d’innocence et de pureté, la jeune femme, fascinée, accepte. L’énigmatique personnage ne tarde pas à tomber éperdument amoureux de Christine, qui lui voue, quant à elle, une admiration sans bornes. Du jour au lendemain, et grâce aux bons conseils de son « maestro » , Christine est choisie comme remplaçante de la Carlotta pour interpréter Margueritte dans Faust de Gounod. Pour Christine, c’est enfin l’occasion d’une reconnaissance, mais c’est sans compter la jalousie et les machinations de la Carlotta…
Ce film a le mérite d'avoir été tourné sur les lieux de l'intrigue!
Je l'ai vu à la télévision qu'une seule fois et malheureusement, sur la cassette VHS sur laquelle on l'avait enregistré à l'époque, il manque le début et la fin!!!
J'ai adoré cette version franco-américaine. Toutes les autres cassent le mythe et notamment le film sorti récemment. Vivement que ce téléfilm soit rediffusé...
dimanche 23 novembre 2008
La légende du Dream Catcher
Il y a bien longtemps le monde était à ses débuts et le vieux chef spirituel des Lakotas était sur une haute montagne où il eut une vision.Dans cette vision, Iktomi lui apparut sous la forme d'une araignée. Il parlait dans une langue sacrée que seuls les chefs spirituels pouvaient comprendre. En parlant, Iktomi prit la baguette de l'ancêtre, puis du crin de cheval, des perle
s et des offrandes et commença à tisser une toile d'araignée. Il parla à l'ancêtre des Lakotas des cycles de la vie et comment nous commençons nos vies comme enfants eu bas-âge, puis comme enfants qui vont devenir adultes et finalement nous devenons vieux et on doit s'occuper de nous comme des enfants et le cycle est fermé. Mais, dit Iktomi en continuant à filer sa toile, dans chaque époque de la vie il y a des forces, certaines bonnes et d'autres mauvaises. Si vous écoutez les forces du bien elles vous dirigeront dans la bonne direction, mais si vous écoutez celles du mal, elles vous blesseront et vous dirigeront dans la mauvaise direction.Il continua "Il existe beaucoup de forces et de directions différentes qui peuvent aider ou contrarier l'harmonie de la nature ainsi que les enseignements du grand esprit." Tout en parlant, l'araignée continuait à tisser sa toile en partant de l'extérieur vers l'intérieur. Lorsqu'il eut fini, Iktomi, donna à l'ancêtre des Lakotas la toile d'araignée et lui dit : "Regarde cette toile, c'est un cercle parfait mais il y a un trou au centre. Si tu utilises cette toile pour aider ton peuple et faire bon usage des rêves et des visions, alors la toile attrapera vos bonnes idées et les mauvaises s'échapperont par le trou." L'ancêtre donna sa vision à son peuple et maintenant les Sioux utilisent le capteur de rêves comme toile de leur vie. Il est suspendu chez eux au dessus de leur lit pour soutenir leurs rêves et leurs visions et leur permettre d'accomplir leur destinée.
mercredi 19 novembre 2008
Les couples mythiques du cinéma
Les musiciens de Brême
Un meunier possédait un âne qui, durant de longues années, avait inlassablement porté des sacs au moulin, mais dont les forces commençaient à décliner. Il devenait de plus en plus inapte au travail. Son maître songea à s'en débarrasser. L'âne se rendit compte qu'un vent défavorable commençait à souffler pour lui et il s'enfuit. Il prit la route de Brême. Il pensait qu'il pourrait y devenir musicien au service de la municipalité. Sur son chemin, il rencontra un chien de chasse qui s'était couché là. Il gémissait comme quelqu'un qui a tant couru, que la mort le guette.- Alors, Taïaut, pourquoi jappes-tu comme ça ? demanda l'âne.
Le chien accepta avec joie et ils repartirent de compagnie. Bientôt, ils virent un chat sur la route, qui était triste... comme trois jours de pluie.
Le chat accepta et les accompagna.
Le coq accepta ce conseil et tous quatre se remirent en chemin.
Les quatre compagnons délibérèrent pour savoir comment ils s'y prendraient pour chasser les voleurs. Finalement, ils découvrirent le moyen : l'âne appuyerait ses pattes de devant sur le bord de la fenêtre, le chien sauterait sur son dos et le chat par-dessus. Le coq se percherait sur la tête du chat. Quand ils se furent ainsi installés, à un signal donné, ils commencèrent leur musique. L'âne brayait, le chien aboyait, le chat miaulait et le coq chantait. Sur quoi, ils bondirent par la fenêtre en faisant trembler les vitres. À ce concert inhabituel, les voleurs avaient sursauté. Ils crurent qu'un fantôme entrait dans la pièce et, pris de panique, ils s'enfuirent dans la forêt. Nos quatre compagnons se mirent à table, se servirent de ce qui restait et mangèrent comme s'ils allaient connaître un mois de famine. Quand les quatre musiciens eurent terminé, ils éteignirent la lumière et chacun se choisit un endroit à sa convenance et du meilleur confort pour dormir. L'âne se coucha sur le fumier, le chien derrière la porte, le chat près du poêle et le coq se percha au poulailler. Et comme ils étaient fatigués de leur long trajet, ils s'endormirent aussitôt.
Quand minuit fut passé, les voleurs virent de loin que la lumière avait été éteinte dans la maison et que tout y paraissait tranquille.
À partir de ce moment-là, les voleurs n'osèrent plus retourner à la maison. Quant aux quatre musiciens de Brême, ils s'y plurent tant qu'ils y restèrent. Le dernier qui me l'a raconté en fait encore des gorges chaudes.
samedi 15 novembre 2008
Les plumes de Buse
Il y a très longtemps, les oiseaux n'avaient pas d'habits. Ils parlaient comme les gens, mais ils étaient timides et se cachaient. Un jour ils décidèrent de se réunir en conseil. " Nous devons aller voir le Créateur et lui demander des habits, " dit Aigle. Tous acceptèrent. L'histoire de Ra
Au début, il y avait le tout puissant dieu Ra. Ce fit lui qui créa les autres dieux : Shu, les vents qui soufflent, Tefnut, la pluie qui tombe, Geb, la terre, Nut, le ciel, et Hapi, le dieu du Nil qui faisait d’Égypte une terre fertile. Ensuite, Ra créa toutes les autres choses sur la Terre, ainsi que l’Homme. Ra fut Pharaon pendant des milliers et des milliers d’années, et ce fut une période d’une telle bonté et d’une telle abondance, que les gens le vénérèrent à jamais. Mais Ra vieillit et les hommes ne le craignaient plus et ne lui obéissaient plus, à un tel point que Ra se fâcha et convoqua tous les autres dieux. Ceux-ci lui conseillèrent d’envoyer la destruction aux hommes et de retourner son œil contre eux. Ainsi, Ra envoya son œil contre eux sous la forme de sa fille, Sejmet, la plus terrible et féroce de toutes les déesses. Comme une lionne se jetant sur sa proie, Sejmet tomba comme la foudre sur les gens de haute et basse Egypte qui avaient désobéi à son père et les tua tous. Elle tua tous ceux qu’elle pouvait, dégustant le massacre, buvant le sang. Le Nil coulait rouge du sang versé par les hommes et Ra tenta d’arrêter sa fille, mais même lui ne pouvait arrêter la sanglante voracité de Sejmet. Il comprit qu’il devrait tromper Sejmet pour mettre fin au massacre, c’est pour quoi il ordonna a des messagers qu’ils aillent chercher de l’ocre rouge de l’île d’Eléphantine et qu’ils l’apportent à Heliopolis, où les femmes fabriquèrent de la bière toute la journée. Ils mélangèrent l’ocre avec la bière et le versèrent sur le sol où Sejmet avait prévu son prochain massacre. Quand le soleil se leva, le lendemain matin, Sejmet vit le sol couvert de « sang » et but toute la bière, laissant toutes ses forces anéanties. Elle ne pouvait plus tuer. Elle dormit toute la journée et revint péniblement auprès de son père. Ra lui dit : « tu viens pour faire la paix, ma douce fille. », et à partir de ce moment, elle devint la déesse Hator, aussi douce et forte que l’amour lui-même. Depuis lors, les prêtresses de Hator célèbrent son festival en buvant de la bière mélangée à de l’ocre rouge.Ra continua a règner, mais il se faisait vieux et il perdait sa sagesse. Aucun autre dieu ne pouvait avoir sa sagesse, puisqu’ils ne connaissaient pas le nom secret de son pouvoir. Mais Geb et Nut eurent des enfants et naquirent les dieux les plus jeunes : Osiris, Isis, Set et Neftis. Isis était la plus sage de tous, et elle réussit à obtenir le nom secret du pouvoir. Dès lors, Ra ne fut plus Pharaon et il occupa sa place dans le ciel, qu’il parcourait chaque jour, et il traversait le monde d’outre-tombe toutes les nuits dans la barque de Ra, emportant avec lui les âmes des morts.
jeudi 13 novembre 2008
Montrer du doigt!
On peut se demander ce qu'il y a de mal à montrer du doigt alors que lorsque nous ne sommes que des bébés, désigner du doigt est quasi vital pour faire comprendre à ses parents que l'on à soif plutôt que faim, etcetera. Aujourd'hui encore, les médecins évaluent l'avancé ou le retard intellectuel d'un bébé en posant, entre autre, la question du désignement par l'index. Alors pourquoi est-ce mal de montrer du doigt ? La réponse viendrait du fait que pointer du doigt était auparavant considéré comme un geste de sorcière maudissant sa proie. Il a donc fallu enseigner aux enfants à ne pas utiliser de geste douteux si on ne voulait pas les voir exécuté lors des chasses aux sorcières. Avec le temps, cette interdiction a perdu son sens initial, le geste se voyant simplement qualifié de ''pas beau''. mardi 11 novembre 2008
Hansel et Grethel
- Langue, langue lèche ! Qui donc ma maison lèche ?
Les enfants répondirent:
- C'est le vent, c'est le vent. Ce céleste enfant.
Et ils continuèrent à manger sans se laisser détourner de leur tâche. Hansel, qui trouvait le toit fort bon, en fit tomber un gros morceau par terre et Grethel découpa une vitre entière, s'assit sur le sol et se mit à manger. La porte, tout à coup, s'ouvrit et une femme, vieille comme les pierres, s'appuyant sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Grethel eurent si peur qu'ils laissèrent tomber tout ce qu'ils tenaient dans leurs mains. La vieille secoua la tête et dit :
- Petit canard, petit canard, nous sommes Hansel et Grethel. Il n'y a ni barque, ni gué, ni pont, fais-nous passer avant qu'il ne soit tard.
Le petit canard s'approcha et Hansel se mit à califourchon sur son dos. Il demanda à sa soeur de prendre place à côté de lui.
samedi 8 novembre 2008
Chimère
Son nom se rattache à une racine désignant le froid, l'hiver ( cf grec "Kheimmôn", latin "hiems") ; elle est fille de Typhon et d'Echidna, et a le corps d'une chèvre, l'arrière d'un serpent et la tête d'un lion. Bien sûr, elle souffle des flammes. Monté sur le cheval ailé Pégase, le héros y parvint grâce à une ruse : il mit du plomb au bout de sa lance. Lorsque Chimère, pour se défendre, comme tout dragon qui se respecte, cracha des flammes, Bellérophon pointa vers elle sa lance : le plomb fondit aussitôt et tomba, brûlant, dans la gorge de Chimère, qui rendit l'âme.
La légende de Belle-île-en-mer
Selon la légende, la ravissante île qu'on appelle en breton Ar Gerveur (la Grande Cité) et en français Belle-Ile-en-Mer, serait une création des fées. Celles-ci contraintes de quitter la Bretagne où elles avait vécu pendant de long siècles, en éprouvèrent tant de chagrin qu'elles versèrent des flots de larmes. De ces flots naquit le golf du Morbihan. Elles y jetèrent leurs couronnes de fleurs et ce sont ces couronnes de fleurs qui sont devenues les 365 îles et îlots parsemant le golfe. Mais la plus belle d'entre elles, celle de la reine des fées en personne, dériva sur les ondes et alla former au large la plus grande des îles bretonnes, la splendide Belle-Ile-en-Mer. Et il est bien vrais que ces 365 îles du Golfe et leur grande soeur Ar Gerveur constituent un ensemble absolument Féerique. mardi 4 novembre 2008
Les Nains magiques
Il était un cordonnier qui, par suite de malheurs, était devenu si pauvre, qu'il ne lui restait plus de cuir que pour une seule paire de souliers. Le soir il le tailla afin de faire les souliers le lendemain matin ; puis, comme il avait une bonne conscience, il se coucha tranquillement, fit sa prière et s'endormit. Le lendemain, à son lever, il allait se mettre au travail, quand il trouva la paire de souliers toute faite sur sa table. Grande fut sa surprise ; il ne savait ce que cela voulait dire. Il prit les souliers et les considéra de tous côtés ; ils étaient si bien faits qu'ils n'y avait pas un seul point de manqué ; c'était un vrai chef-d'oeuvre.Il y avait une fois une pauvre servante qui était active et propre ; elle balayait tous les jours la maison et poussait les ordures dans la rue devant la porte. Un matin, en se mettant à l'ouvrage, elle trouva une lettre par terre ; comme elle ne savait pas lire, elle posa son balai dans un coin et porta la lettre à ses maîtres : c'était une invitation de la part des nains magiques, qui la priaient d'être marraine d'un de leurs enfants. Elle ne savait que décider ; enfin, après beaucoup d'hésitations, comme on lui dit qu'il était dangereux de refuser, elle accepta. Trois nains vinrent la chercher et la conduisirent dans une caverne de la montagne, où ils demeuraient. Tout y était d'une extrême petitesse, mais si joli et si mignon qu'on ne saurai dire combien. L'accouchée était dans un lit d'ébène incrusté de perles, avec des couvertures brodées d'or ; le berceau de l'enfant était en ivoire et sa baignoire en or massif. Après le baptême, la servante voulait retourner tout de suite chez ses maîtres, mais les nains la prièrent instamment de rester trois jours avec eux. Elle les passa en joie et en fêtes, car ces petits êtres lui faisaient le plus charmant accueil.
Un jour les nains prirent à une femme son enfant au berceau, et mirent à la place un petit monstre qui avait une grosse tête et des yeux fixes et qui voulait sans cesse à manger et à boire. La pauvre mère alla demander conseil à sa voisine. Celle-ci lui dit qu'il fallait porter le petit monstre dans la cuisine, le poser sur le foyer, allumer du feu à côté, et faire bouillir de l'eau dans deux coquilles d'oeufs ; cela ferait rire le monstre, et si une fois il riait, il serait obligé de partir.La femme fit ce que sa voisine lui avait dit. Dès qu'il vit les coquilles d'oeuf pleines d'eau sur le feu, le monstre s'écria :
- Je n'avais jamais vu, quoique je sois bien vieux, faire bouillir de l'eau dans des coquilles d'oeufs.
Et il partit d'un éclat de rire. Aussitôt il survint une foule de nains qui rapportèrent l'enfant véritable, le déposèrent dans la cheminée et reprirent leur monstre avec eux.
La fille aux cheveux d'or ou la légende de l'été indien
Mudjekewis avait neuf frères et ensemble, ils vainquirent l'ours géant. Aussi reçurent-ils en présent la ceinture sacrée qui contient de quoi vivre heureux sa vie durant. Le mérite de cet exploit, chacun le savait, revenait à Mudjekewis, le plus jeune des 10 garçons, et ce fut à lui qu'échut le pouvoir de gouverner les vents d'Ouest. On l'appela dès lors Kabeyun, père des airs, et il entreprit de distribuer une part de sa puissance à chacun de ses fils. A Wabun, il donna l'Est; à Shawondasee, le Sud, et à Kabiboonoka, le Nord. Seul Manabozho n'eut rien de cet héritage, car sa naissance avait été illégitime. C'est pourquoi, plus tard, blessé par cette injustice, il partit en guerre contre son père jusqu'à ce que celui-ci, accédant sa requête, consente à lui céder une part de la souveraineté de Kabiboonoka, en lui abandonnant le privilège de règner sur les vents du Nord-Ouest. Shawondasee, maître du Sud, révéla très jeune son indolence. C'était, bien avant l'âge, un vieillard poussif peu enclin à voyager, les yeux mi-clos toujours fixés droit devant lui. Souvent il soupirait lorsque venait l'automne, dispensant généreusement cet air doux qui gagne alors tout le Nord du pays.Mais un jour, il aperçut au loin, courant gracieusement à travers les plaines du Nord, une jeune fille aux cheveux d'or. Elle était très belle et il en tomba aussitôt amoureux. Ses boucles surtout, blondes comme le blé mûr, avaient conquis son coeur. Cependant sa paresse naturelle l'emporta sur sa passion et, à l'aube du matin, il la surprit enveloppée d'une nuée blanche comme neige. Il en conçut aussitôt une vive jalousie, persuadé que son frère Kabiboonoka s'était mis en tête de la lui ravir en lui offrant l'une de ses écharpes immaculées dont les vents du Nord ont coutume de se parer aux approches de l'hiver.
Il est un âge pour tout, dit le sage, et Shawondasee avait eu le tort de se croire assez jeune pour être aimé de la fille aux cheveux d'or. En la poursuivant de ses soupirs alanguis, il n'avait fait que précipiter sa fuite. Depuis, croyant chaque automne revoir l'objet de sa flamme courir dans les prés comme au premier jour, le vieillard continue de haleter doucement au souvenir d'un bonheur inaccessible, gratifiant les terres du Nord, à la veille de l'hiver, de cette saison à nulle part pareille et que les hommes blancs appellent l'été indien.


